Littéralement, « zugzwang » signifie « coup contraint » en allemand. C’est ce moment où, aux échecs, tous les coups possibles seront défavorables au joueur. Pourtant, il doit bouger une de ses pièces. Et c’est le point de bascule, le déséquilibre, le saut d’une situation à une autre. Ces notions sont au cœur du travail du Galactik Ensemble, une troupe de voltigeurs surdoués bien décidés à pousser les murs et sortir des cadres, comme ils l’avaient déjà prouvé dans Optraken, leur premier spectacle.
Ici, les cinq acrobates la jouent film choral et tissage de récits, avec des mini-fictions qui s’entrecroisent de manière non-linéaire à un rythme effréné. On passe d’une cuisine à un bord de mer, d’une forêt à une chambre d’enfant dans une drôle de folie en dehors du temps, grâce à un décor mobile qui s’interchange façon pop-up. Les allers et retours s’enchaînent, les accidents de la vie, les faux pas et les heureux hasards qui en résultent aussi. Alors les corps sont en lutte, s’adaptent aux décors, à leur environnement, l’acrobatie devient le moyen pour l’homme de s’ajuster au monde accidenté qui l’entoure – le mouvement comme une réponse vitale. Un mode de survie.