En 1951, l’écrivain suédois Stig Dagerman écrit un très court texte, touffu et poignant, où il avoue ses doutes et ses certitudes, et affirme comme pour s’en persuader le pouvoir de l’écriture. Puis, il sombre dans le silence et finit par se donner la mort. Découvert en 1981, ce testament littéraire connaît un succès immédiat, immense et ininterrompu. Qu’il revienne aujourd’hui à nous est presque une évidence. En tout cas, ça l’était pour Simon Delétang, metteur en scène, comédien et directeur du Théâtre du Peuple à Bussang. À la fin de l’été 2020, au cœur de la pandémie, dans cet écrin de bois au creux de la forêt des Vosges, il met en scène ce joyau teinté de désespoir autant que de possibles. Avec les deux musiciens de l’intense groupe Fergessen, ils écrivent un oratorio pour temps incertains. Simon Delétang donne ici corps à la pensée de Stig Dagerman, posée sur une partition électro-rock envoûtante, à sa force de vie et à « la croyance dans le libre arbitre qui pourrait nous donner un peu de courage ».
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