Didon, reine de Carthage, s’éprend d’Énée, prince de Troie, mais une sorcière use d’odieux subterfuges pour les éloigner. Didon, blessée, se suicide de douleur. À partir de cette histoire relatée dans L’Énéide de Virgile, Henry Purcell compose le premier opéra anglais. Une œuvre ramassée (50 minutes), essentiellement portée par des voix féminines (il a été créé par et pour les pensionnaires d’un orphelinat de jeunes filles), qui nous frappe par la fulgurance et l’intensité des sentiments du personnage principal. Pour sa première incursion à l’opéra, la compagnie de théâtre danse Peeping Tom prend quelques libertés avec ce chef d’œuvre baroque, débordant de l’histoire mais se focalisant sur la lente descente de Didon dans la douleur et la folie.
« Tout est gros à l’opéra, mais on voulait une petite histoire et y aller en profondeur », explique le metteur en scène Franck Chartier. Didon et Énée nous entraîne dans cet univers fantastique et fantasmatique, étrange et surréaliste, qu’on aime tant chez Peeping Tom. Le Concert d’Astrée, sous la direction d’Emmanuelle Haïm, les suit dans ce voyage, n’hésitant pas à improviser sur la partition de Purcell, augmentée pour l’occasion par les échappées électroniques d’Atsushi Sakai. Un voyage extraordinaire !