En Mooré, la langue principale de Burkina Faso, WAKATT signifie « notre temps ». Avec sa compagnie Faso Danse Théâtre, Serge Aimé Coulibaly crée depuis plus de 10 ans des spectacles ancrés dans la réalité. Celle d’hier, avec Kalakuta Republik, inspiré par la musique et la pensée politique de Fela Kuti, celle d’aujourd’hui, avec Nuit blanche à Ouagadougou qui évoque le soulèvement populaire dans la capitale du Burkina Faso ou WAKATT , donc. « Notre temps », pour Coulibaly, c’est celui du rejet de l’autre, où « les espaces de rencontres se rétrécissent au profit des clôtures, des murs, des fermetures - autant physiques que psychologiques », où la peur de l’envahisseur se répand sur le monde entier comme une autre pandémie.
Serge Aimé Coulibaly, lui, a toujours été un citoyen du monde, même si ce terme est désormais galvaudé voire ringardisé. Un pied en Afrique, un pied en Europe, il écrit une danse puissante, à la fois enracinée dans la culture africaine et très contemporaine. Une danse ancrée dans l’émotion, donc universelle, et profondément humaniste. Avec ses 10 danseurs et la musique live du Magic Malik, WAKATT est un spectacle très « coulibalien » : en prise avec le monde, plein d’énergie et d’espoir.