Aujourd’hui, la guerre est revenue en Europe et les médias du monde entier, 24h sur 24, nous en relatent les massacres. Dans quelques années, qu’en retiendrons-nous réellement ? De la même façon, 25 ans après le siège de Sarajevo et les atrocités commises à Srebrenica et Tuzla, que nous reste t-il des guerres en ex-Yougoslavie ? Et comment tenter d’en faire représentation ? C’est toute la question du comédien belge Sébastien Foucault, longtemps compagnon de route du metteur en scène suisse Milo Rau, qui choisit une forme documentaire pour faire vivre un théâtre du réel.
Après avoir mené dans un premier temps ses propres investigations à Sarajevo et à Zagreb, il s’inspire de plusieurs reportages de Françoise Wallemacq, reporter pour la RTBF, avant de retourner sur place avec elle. Dans Reporters de guerre, c’est sur scène que nous la rencontrons. À ses côtés, une journaliste bosnienne devenue actrice et directrice artistique du Théâtre nationale de Sarajevo et un attaché de presse dans l’humanitaire devenu marionnettiste. Ensemble, ils donnent bien plus que le récit d’anciens reportages, transformés ici en objets artistiques. Afin que la violence et la douleur ne soient pas simplement une réminiscence commémorative, mais une invitation au vivant à partir de mémoires collectives.